Tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire du CBD

Le cannabidiol (CBD) et ses bienfaits séduisent toujours plus de consommateurs, mais connaissez-vous toute son histoire ? Les avantages thérapeutiques de ce cannabinoïde semblent être le résultat d’une recherche récente. Pourtant, ils sont connus depuis de nombreuses années. Plus encore, la culture et l’usage du chanvre dont il est issu remontent à 8000 ans avant J.C. Et, on suppose que le CBD était utilisé il y a plusieurs siècles pour soulager les douleurs, traiter certaines pathologies…

De la découverte du cannabidiol aux études actuelles, nous retraçons pour vous l’histoire du CBD.

1940 : La découverte du Cannabidiol (CBD)

C’est en 1940 que le chimiste américain Roger Adams et son équipe de l’Université de l’Illinois (USA) sont entrés dans l’histoire en isolant pour la première fois un cannabinoïde à partir d’un extrait de Cannabis. Il s’agissait du cannabidiol, que l’on connaît bien sous le nom de CBD !

L’équipe de chimistes publie alors un article sur leur découverte. Le comble ? Ils estiment que la molécule de CBD est toxique pour la santé de l’homme. Le biochimiste est ensuite parvenu à synthétiser le CBN. Ses recherches ont d’ailleurs également permis la mise en avant du THC (tétrahydrocannabinol).

Cela fait donc moins d’un siècle que le CBD a été découvert malgré son utilisation millénaire !

1960 : Le début des recherches sur le CBD et ses effets

À l’époque, l’innovation des chercheurs de l’Illinois intéresse peu de monde. Ce n’est que 20 ans plus tard, dans les années 1960, que de nouveaux scientifiques s’intéressent à cette substance.

C’est ainsi que le docteur Raphaël Mechoulam, chercheur en chimie à l’université Hébraïque de Jérusalem, parvient à découvrir la structure exacte de la molécule de cannabidiol :

• 30 atomes d’hydrogène ;
• 21 atomes de carbone ;
• 2 atomes d’oxygène.

Son équipe travaille sur le sujet en 1963 et effectue alors une première percée vers la compréhension des effets des cannabinoïdes. Un an plus tard, ils découvrent la stéréochimie du THC, révélant la relation directe entre les cannabinoïdes et les effets euphoriques de la consommation de cannabis. Ces avancées sont importantes ; en effet, elles ouvrent la recherche sur l’activité pharmacologique du cannabidiol.

À partir des années 1970, les premières études thérapeutiques sur le CBD sont lancées. Elles aideront considérablement à comprendre cette molécule et son utilisation par les anciennes civilisations. C’est à la suite de ces recherches qu’une équipe brésilienne annonce, en 1973, que le CBD permet de calmer, voire de bloquer, les convulsions provoquées lors de crises d’épilepsie chez des animaux.

Un an plus tard, une autre équipe de chercheurs prouve que le CBD peut agir comme un anxiolytique en luttant contre l’anxiété (effet apaisant). La compétition entre les scientifiques est lancée, les découvertes se multiplient et la recherche progresse.

Bon à savoir : Une victoire historique se produit lorsque le Nouveau-Mexique adopte la loi de 1978 sur la recherche thérapeutique en matière de substances contrôlées. Le cannabis a alors une valeur médicinale dans le pays.

Années 80-90 : La découverte du système endocannabinoïde et les premiers traitements à base de CBD

L’élan produit par le CBD se poursuit au cours des années 1980, alors que le docteur Mechoulam collabore avec une équipe de São Paulo et mène une étude sur l’utilisation potentielle du CBD comme produit hypnotique dans le traitement de l’épilepsie.

Lors de cette étude, l’équipe de chercheurs administre des doses quotidiennes de 300 mg de CBD à un groupe de 8 personnes. Après 4 mois de traitement, ils constatent que la moitié des sujets ont cessé d’avoir des crises d’épilepsie et que les 4 autres présentent une diminution de la fréquence des crises.

Cette percée était énorme puisqu’elle avait le potentiel de changer la vie des 50 millions de personnes souffrant d’épilepsie dans le monde ! Les résultats de l’étude restent pourtant discrets en raison des tabous associés au cannabis, la plante à l’origine du cannabidiol.

Moins de 10 ans plus tard, l’intérêt pour les applications thérapeutiques des cannabinoïdes révèle des molécules supplémentaires dans les extraits de chanvre (cannabis sativa L). Cela permet une meilleure compréhension de la structure des cannabinoïdes, mais aussi la découverte du système endocannabinoïde (SEC) en 1988 ! Il s’agit d’un réseau de récepteurs cannabinoïdes présent partout dans le corps qui permet de réguler les fonctions primaires de l’organisme : gestion de la température corporelle, de la pression artérielle, glycémie… En d’autres termes, le SEC permet de maintenir l’équilibre interne du corps (homéostasie) pour favoriser un fonctionnement optimal.

Plus la recherche progresse et plus l’intérêt pour le CBD grandit. On note une explosion de sa popularité aux États-Unis, alors que la Californie adopte la « Proposition 215 » en 1996, devenant le premier État américain à légaliser le cannabis médical. En quelques années seulement, 7 autres États suivent cette démarche, dont :

• L’Oregon, l’Alaska et Washington en 1998 ;
• Le Maine en 1999 ;
• Hawaï, le Nevada et le Colorado en 2000.

La législation du cannabis médical a son importance puisqu’elle permet aux chercheurs d’étendre leurs études aux utilisations médicales des cannabinoïdes issus du chanvre (cannabis sativa L). En effet, la première licence pour produire un médicament à base de CBD est accordée à GW Pharmaceuticals, un laboratoire américain. Il s’agit du Sativex, utile pour le traitement des douleurs chez les patients souffrant de sclérose multiple.

La recherche sur le potentiel du CBD contre certaines pathologies telles que les douleurs chroniques, l’épilepsie et les maladies neurodégénératives s’accentue. On découvre notamment son action comme neuroprotecteur et puissant antioxydant. Ces propriétés permettent d’envisager l’action du CBD contre la dégénérescence des neurones liée à certaines maladies comme Parkinson et Alzheimer.

Il faut cependant noter que, bien que la stigmatisation envers le cannabis commence à changer, le CBD reste toujours associé à cette plante controversée.

Années 2000 : la popularisation du cannabidiol et son arrivée en France

Si la distinction entre le cannabidiol et les autres cannabinoïdes est connue de la communauté scientifique, c’est moins le cas du grand public. Alors, qu’est-ce qui a valu la popularisation du CBD ?

Dans les années 2000, les consommateurs ont tout simplement commencé à échanger leurs expériences personnelles avec les autres. On découvre ainsi plusieurs histoires incroyables de personnes révélant que le CBD peut soulager certains symptômes comme l’anxiété, le stress, la dépression, l’insomnie, la fibromyalgie ou encore l’arthrite.

En 2010, une histoire poignante sur l’impact du CBD devient populaire. Il s’agit de celle de Charlotte Figi, une petite fille du Colorado née en 2006 avec une forme très rare d’épilepsie chronique : le syndrome de Dravet. À l’âge de 4 ans seulement, elle connaît des centaines de crises par semaine et ne parvient plus à marcher ou parler. Après avoir essayé toutes les options de la médecine moderne, les parents se tournent vers l’huile CBD. Le résultat ? Les crises d’épilepsie de la petite fille diminuent, passant de 300 crises par semaine à 3 crises par mois.

L’histoire de Charlotte Figi et de nombreux autres patients ayant tenté le CBD contribuent à la popularisation du cannabidiol dans de nombreux pays. Ce n’est pas tout puisqu’en 2011, les scientifiques d’un institut de recherche en Californie découvrent que le cannabidiol peut freiner le développement des cellules cancéreuses.

Et du côté de la France ? Alors que le cannabidiol a longtemps été diabolisé à cause de sa provenance directe du cannabis sativa L et l’amalgame entre THC et CBD, le pays commence aussi à ouvrir les yeux sur ses vertus et ses bienfaits.

Bon à savoir : Bien que l’Union européenne autorise la commercialisation du cannabidiol, chaque pays européen peut choisir d’autoriser son commerce ou pas.

La France, bonne élève, autorise certains producteurs de chanvre à cultiver cette plante. Les seules conditions ? Les plantes de chanvre doivent avoir une teneur de moins de 0,3% en THC et tout comme les produits finis. Cette décision permet au marché du CBD de s’étendre.

À noter : Durant cette période, il est également possible de trouver, avec une ordonnance, des médicaments contenant du THC. C’est le cas du Sativex, prescrit aux personnes atteintes de sclérose en plaques, mais aussi de l’Epidiolex pour les patients épileptiques.

La France a donc accepté la commercialisation du CBD, mais tout en portant de nombreuses interdictions. Bien que beaucoup de produits interdits ne présentent pas de dangers, ils posent des problèmes au niveau de la loi. Or, en novembre 2020, l’Union européenne a jugé illégale l’interdiction du CBD en France. Les arguments ? Le cannabidiol n’est pas un stupéfiant, il n’a aucune action psychotrope et il n’est pas considéré comme dangereux. Cela a permis à de nombreux commerces de voir le jour et la mise en vente de produits dérivés du cannabidiol comme les huiles, les fleurs CBD, les infusions ou même les cosmétiques au CBD.

Cette intervention de l’Union européenne et les différentes études se poursuivant sur le CBD et le cannabis thérapeutique portent à croire que les réglementations pourraient de nouveau changer à l’avenir.

2020 : Les études continuent en France sur le cannabis thérapeutique

L’avancée de la recherche sur le CBD en France ne s’arrête pas là puisque de nouveaux projets sont en cours. Il faut savoir qu’en 2019, une expérimentation sur le cannabis thérapeutique a été autorisée dans le pays. L’étude devait débuter en 2020 pour une durée de 2 ans, portant sur 3000 patients atteints de maladies graves comme la sclérose en plaques et les lésions nerveuses.

À noter : En 2021, un projet a été lancé concernant le traitement de certaines pathologies cancéreuses à base de CBD.

Tout savoir sur le cannabidiol (CBD)